Les étudiants de l’Institut de journalisme tous médias ont terminé l’année 2020 par une rencontre avec Lodoïs Gravel, journaliste à France 3 Lorraine. Le JRI nous a partagé sa passion du métier et son amour du terrain.
Texte : Juliette Schang et Lucas Wils, étudiants en 1e année. Vidéo : Lolita Peron, étudiante en 2e année.
Lodoïs Gravel a gravi les marches de France Télévisions tout au long de sa carrière. Journaliste, présentateur, rédacteur en chef ou adjoint. À Dijon, Angoulême, Poitiers, La Rochelle, Nancy. “Être rédacteur en chef a été l’une des expériences les plus éprouvantes de ma carrière, en raison des responsabilités qui pesaient sur moi”, confie-t-il. Un poste éprouvant mais enrichissant qu’il a finalement quitté pour retrouver son amour de toujours : le terrain. “Une place de journaliste de terrain polyvalent était laissée vacante depuis plus d’un an à Bar-le-Duc, dans la Meuse. En septembre 2019, après quasiment six ans passés loin du terrain, ça a été un bonheur sans limites de le retrouver. Aujourd’hui, je fais ce que j’aime. Ce que j’ai toujours voulu faire. Ce pour quoi je suis fait.”
Il faut avoir les yeux d’un enfant de cinq ans, lorsqu’on part sur un reportage
Vous connaissez sans doute cette sensation, lorsque l’on vous raconte quelque chose avec force : vous êtes happés par le discours de votre interlocuteur. Lodoïs Gravel est de ceux qui, lorsqu’ils s’expriment, produisent cet effet. Tout devient passionnant lorsque c’est dit avec passion. Ce qui l’anime dans le métier, c’est d’écouter les gens, de raconter leur histoire, sans les trahir. “L’humilité est l’une des clés essentielles pour être journaliste. Il faut avoir les yeux d’un enfant de cinq ans lorsque l’on part en reportage. Être curieux, s’étonner de tout.”
Ce sont les rencontres qui font la richesse de notre métier.
De la rencontre d’un ancien déporté meusien à celle d’une petite fille qui danse dans sa chambre, en passant par un trajet Le Creusot-Paris en locomotive à vapeur, les pieds parfois dans la boue, Lodoïs Gravel donne l’eau à la bouche aux futurs journalistes qui l’écoutent. “J’ai le sentiment d’être allé sur la lune grâce à mon métier”. C’est la visite du cœur de la centrale nucléaire de Civaux, dans la Vienne, qui lui a inspiré cette jolie métaphore. “Combien de personnes vont au bord du réacteur ? Je me suis dit à ce moment-là que c’était incroyable. J’ai vu l’effet cherenkov, ce côté bleuté qu’on retrouve autour du réacteur. De mes propres yeux !”
Ses instants les plus marquants ? Difficile pour lui de choisir. “Un moment d’exception, ce n’est pas forcément d’interviewer le président ou un ministre. L’exceptionnel arrive quand on entre dans l’intimité des gens. Lorsque des personnes nous partagent leurs secrets. C’est notre quotidien de journaliste et nous avons une chance folle de le vivre. Ce sont les rencontres qui font la richesse de notre métier. »
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